dimanche, janvier 07, 2007

Pole pole




30 heures de bus, pas une seconde de sommeil, mon sac a passe a un poil de rester a Nairobi, j’arrive enfin a Moshi ou Ryan m’attend pour se lancer a l’affront du Kilimandjaro, le sommet de l’Afrique.

J’arrive a l’hotel a temps pour rencontrer Jaffery (notre guide) pour s’assurer qu’on a tout le necessaire pour faire le grand trek. Jaffery, est petit et pas trop gras, il est batit sur un frame de chat, mais il guide sur la montagne depuis10 ans ce qui me met en confiance.

Apres cette somnolente rencontre, je vais me hiberner pour 13 h… j’en ai besoin.



De gauche a droite de haut en bas: Jaffery (guide), moi, Dowge (porteur), Arabia (porteur), Fred (assistant guide), Emmanuel (cook), Ramsi (assistant cook), Ben (porteur) et Romanago est le porteur manquant


Le lendemain vers 6 :30, apres m’etre assure que tout etait dans mes sacs, Ryan et moi allons dejeuner en se disant que c’est probablement le dernier bon repas avant une grosse semaine… on s’est drolement trompe! On saute ensuite dans le bus pour se rendre a la guerite de Machame pour entamer la rando . Les porteurs sont la entrain de paqueter leurs affaires Parenthese

-J’ai appele plusieurs compagnie pour pouvoir faire la rando en transportant une partie des baggages, y’a pas moyen, le parc n’autorise personne a se rendre sur la montagne sans avoir son propre guide, deux porteurs et un cook. On est donc partie avec une equipe de 8 porteurs, guide ou cook J’aurais voulu monter mes affaires moi-meme, je me sentais vraiment comme un touriste (ce que j’etais). Ca ma pris du temps a m’habituer a ce que quelqu’un d’autre monte la tente, prepare la bouffe et porte mes affaires! Mais comme les porteurs me l’ont repete «acuna matata», keep your energy for the top. Je me suis enfin fait a l’idee d’etre « porte » jusqu’au sommet. Sans eux l’ascension serait autrement plus difficile et la montagne serait certainement beaucoup moins frequente.-

Donc les porteurs preparaient leurs sacs : Grosse bombone de propane, melons d’eau (qu’ils ont traine jusqu’au dernier jour), table en plastique pots de miel en vitre… tout plein d’affaires que je n’apporterais jamais en camping. Enfin, ils lancent tout ca dans leur sac d’osier se le mettent sur la tete et partent en fleche au camp! Pour porter mes affaires, j’ai apporte mon gros sac a dos pour que Ramsi (mon porteur) n’ait pas a porter quelque chose sur sa tete. J’ai beau eu essayer de le convertir, il a rempli le sac et l’a pose sur sa tete!?!?!




La premiere journee etait completement dans la jungle, c’etait super beau et ecoeurement humide. Fred (l’assistant guide) nous repetait sans cesse "Pole pole" (doucement doucement) guys, keep your energy for the last day ». On est arrive au camp vers 4h au camp Machame (3000m). L’air etait deja plus frais et la vegetation de plus en plus basse. Malheureusement on n’a peu voir qu’une petite partie de la montagne qui s’est faufile entre les nuages.


En signant le registre j’ai cherche au debut d’octobre et j’ai finalement trouve les noms d’Odette et Marie-Andray, (mes tantes) qui se sont lance (avec succes) a la conquete du sommet 6 semaines plus tot.



Le lendemain, on monte a Shira camp (3850m) presqu’un Km plus haut. Pour le diner, Jaffery nous dit qu’on aura un repas chaud… arrive au spot de diner, Ramsi a mis la table (avec nappe et serviette) et Emmanuel nous a confectionner un ragout de bœuf avec des frites. Je ne m’attendais absolument pas a ce genre de bouffe, c’est vraiment bon. Ryan et moi sommes tout les deux en bonne forme ce qui nous amene au camp au debut de l’apres-midi et il y a pas grand-chose a faire au camp, avant meme qu’on soit arrive, les porteurs ont monte notre tente et s’enferme dans la tente cuisine pour preparer le the puis le souper. J’en profite donc pour lire et faire mes excursions, (genre aller chercher la source des ruisseau) on est maintenant sur un plateau couvert de tundra, ca ressemble de plus en plus aux Groulx ou aux Chic-chocs, je commence a me sentir chez nous. Durant le souper, la montagne s’eclaicie et on decide de sortir la table de la tente cuisine pour voir le spectacle. Pendant que le soleil se couche la montagne est completement degage. Que j’ai hate de me rendre en haut, ca doit etre superbe.

C’est noel!!! Malheureusement, le beau temps n’a pas dure, il pleut et il vente, mais la temperature laisse croire que ca pourrait se transformer en neige. Apres un dejeuner gargantuesque (toast avec beure de peanut, gruau, chocolat chaud, œuf saucisse et fruits frais tout les jours), on enfile nos bottes pour se rendre a Baranco camp, je porte fierement mon super tuque de noel.


Durant la rando on croise un Inuktshuk construit par des Quebecois y’a quelques annees.




Pour le souper, les porteurs nous ont traine une bouteille de vin… mais ils ont pas pense a l’ouvre bouteille! J’ai essaye a plusieurs reprises d’appeler pour souhaiter joyeux noel a tout le monde, mais la reception n’etait pas bonne.


Les journees sont de plus en plus courte. En fait les trois prochaines journees sont des journees d’acclimatisation. Chaque jour on monte a une plus haute altitude pour redescendre au meme niveau que le jour d’avant. On a beaucoup de temps pour se promener autour, decouvrir les reliefs bizares crees par les coulees de lave (oui c’est un volcan) et les plantes qu’on ne retrouve nulle part ailleurs que sur le Kili. J’ai eu quelques maux de tetes du a l’altitude mais ils ont tous disparu durant la nuit, ce qui est bon signe pour l’acclimatation. On ressent meme a 4000m que l’air n’est pas aussi riche en oxygene. Sans nous paralyser, je realise que j’ai besoin de beaucoup plus de calorie et de sommeil et mes mes pulsations cardiaques sont etrangement eleve (29pouls/15 sec en marchant sur le plat).


Enfin, le 27 decembre, on arrive au dernier camp (Barafu-4600 m), ca a ete notre plus courte journee, 1 h 45. Pour etre certain d’avoir le maximum d’acclimatation, je vais faire une rando jusqu'à 5000 m. Il y a de la neige partout. En mes entrailles de quebecois vibre l’ardent desir de confectionner un homme de neige. J’ai donc confectionne un bonhomme pour porter compagnie a notre mascotte baptise (avec creativite) « snowman » dont de Bryony et Emily.

Au camp il moueige, j’espere que ca va tourner en neige! Jaffery nous dit qu’on va partir demain pour le sommet vers minuit trente pour essayer de se rendre avant le leve du soleil. Apres avoir souper et preparer mon sac pour le lendemain, je me couche aussitôt et me met a rever a ce a quoi ca aura l’air. La pluie qui tombe se transforme a l’occasion en neige. Je reve a la montagne enveloppe de deux pieds de neige avec un gros soleil…

Vers 22:30 les autres equipes commencent a se preparer. Vers 23:30 ma montre sonne, la pluie a cesse… en fait, on entend plus la neige parce que la tente en est ensevelie. En qq secondes, mes affaires sont pretes. Je n’attends que Jaffery et Fred pour partir. On est en plein dans une tempete de neige, Ramsi me dit que c’est tres rare qu’ils recoivent de la neige a Barafu. Apres un rapide et frugal dejeuner, Fred,Ryan, Jaffery et moi partons a la file indienne a la suite des autres equipes dans le sentier de neige battue. On voit devant trois ou quatre lignees de lampes frontales qui avance tranquillement vers Uhuru (liberte en swahili) Peak. On les suit, c’est assez drole de voir les Chinois qui marchent probablement pour la premiere fois dans la neige. On est rallenti par le manque d’oxygene, mais pas par la neige, on a donc vite fait de les depasser. Plus on avance, plus on doit s’assurer qu’on est sur la bonne piste, les guides connaissent la montagne, mais ne sont pas habitue a la voir sous autant de neige, ils prennet donc toutes leur precautions. Jaffery me dit qu’il n’a jamais vu autant de neige sur la montagne et parait qu’ils ont pas eu autant de neige depuis 97.

Plus on monte, plus on doit s’arreter pour prendre des grandes respirations. Il fait toujours tres noir, mes espoirs de ciel bleu commence a se dissiper. Vers 4 :00 on est avec les deux premiers groupes, les guides se consultent souvent pour s’assurer d’etre sur la bonne piste. Finalement, on arrive a Stella point (un sommet intermediaire) vers 6 h. Le soleil commence a se lever derriere les nuages mais on ne voit pas tres loin, juste assez pour voir le debut de glaciers. La derniere pente m’a vraiment essouflee, je prennais 3 respirations a chaque fois que je mettais un pied devant. L’effet est vraiment bizarre, plus bas, monter la meme pente a la course!!!


Marvin, je suis au sommmet!


On entame donc la derniere etape avant le sommet, 2 heures environs pour parcourir a peine 2 km. Le sentier passe juste sur le cote du cratere, ca doit vraiment etre beau, quand on peut y voir quelque chose. Je suis vraiment lent, sans guide, je me serais sans doute perdu, toute mon energie etait utilise pour avancer. Enfin, un peu avant huit heures, j’apercois la pancarte du sommet, je m’ettais vu courrir jusqu’au sommet, mais la, y’en est pas meme question. On arrive donc a Uhuru peak a 5895 m, toujours dans la grosse tempete de neige, a 8 :03. Je suis le 818 135eme a me rendre au sommet…

J’aurais aime m’asseoir et apprecier le panorama. Malheureusement, y’avait pas grand-chose a voir. On a donc pris le chemin du retours sans delais. Apres avoir descendu un peu je sent deja que j’ai plus d’energie. Ca fait du bien de retrouver ses sens. Pour la descente, j’ai prepare mon outil fatale… Le tapis fou. Je me suis paye la descente la plus top chouette de ma vie, digne d’une St-Sebastiennoise. 1295 m de descente sur de la superbe neige fraichement tombe. Au debut je pensais que les guides me trouveraient epais…ils se sont mis a faire la meme chose!!!


Ca nous a pris 7 h 30 pour monter et moins de 2 pour redescendre. Arrive au camp, j’ai faim, et je suis creve. Apres avoir deblaye la tente qui a croulee sous le poids de la neige on s’etend pour une petite demi heure avant de repartir pour Mweka camp. J’aurais juste le gout d’apparaître a l’hotel. La descente dure environs 4 h. En moins de 12 heures, on est passe de -10 C a environs 20 C tout un contraste. Le soir, tout le monde dort comme des buches.

Le 29, on redescend les 1500 m restant en économisant nos pauvres genoux. Ca fait drole de retourner dans les plantations de bananes et les enfants qui nous crient « Mzungu! ». Retour a la vrai vie!!!

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Coucou Jo !!!

C'est ta couzz qui t'écrit... Hé oui, je viens enfin de m'appercevoir que tu as un blog (je suis tellement informée, c'est fou...) et... je viens de lire tous tes messages un à la suite de l'autre!!! C'est tellement cool d'avoir de tes news, et d'entreapercevoir une (probablement infime) partie de ce que tu vis là-bas...

Pour ma part, j'ai passé un super noël, du côté de Philippe, et on est allé à St-Sébas pour le jour de l'an. Tu manques Jojo et tes idées farfelues aussi ;-) !!!

En ce moment, je suis dans mon congé (enfin !!!) de cégep... quelques semaines encore avant de recommencer pour une autre session. Je suis (pour faire changement !!) hyper impliqué dans ma jeunesse... J'ai en charge l'équipe et les temps de louange pour les prochaines années à venir...
Parfois, Dieu nous demande de faire des choses auxquelles on se sent pas necessairement apte à faire face... Mais Dieu reste le même malgré nos manquements, sautes d'humeurs, ou incapacité à faire quelque chose. N'oublie pas qu'Il est toujours avec toi, et que par Sa force, tu peux tout faire...

Je prie fort pour toi, reviens nous en un morceauz ;-) !!!
Ta couzz pour la vie,
Laurie-Anne -xx-

6:43 p.m.  
Anonymous Anonyme said...

Well written article.

9:42 p.m.  

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